dimanche 9 juin 2013

Les villes industrielles du nord est des Etats Unis


Chicago
Detroit
Philadelphie
New York Brooklyn Bridge
Je suis personnellement fasciné par les villes du nord est des Etats Unis.  Je me suis promené à Chicago, Detroit et Cleveland  il y a quelques années et récemment Philadelphie en sus de New York City. Je ne chercherais pas à expliquer cette attirance si ce n'est peut être que toute la culture que je me suis appropriée comme mienne est née là (Hip Hop, Electro, Rock Inde...). Ci dessous quelques réflexions sur les constats urbains.   


  • Le déclin des villes industrielles 

Frappées par le déclin industriel à partir des années 60-70, ces villes ont vécues une déprise urbaine accompagnée d'une ghettoïsation des centres au delà des CBD (Central Business District). Phénomène urbain connu, les classes moyennes blanches ont fuit les centres pour aller vers la périphérie dans des pavillons alignées les uns à la suite des autres ou pour aller vers de nouvelles contrées au meilleur dynamisme économique ou au cadre de vie plus agréable: Floride, Californie... 


Les villes centre ont connu un déclin démographique fulgurant et n'ont conservé que les franges les plus pauvres et précaires engendrant un cycle infernal pauvreté/criminalité/drogue accentuant encore plus l'exode des classes moyennes. Sur le graph ci dessus, j'ai séparé les différents boroughs new-yorkais. 










Quelques photos de New York des années 80-90 donnent l'ampleur du chaos urbain qui en a résulté. Tous les quartiers ont été touchés mais bien sur en premier lieu Harlem, le Bronx, Lower East Side.... qui ont perdu près d'un tiers de leur population. 


L'épidémie de crack a fait des ravages à cette époque, dans les statistiques de la criminalité à New York, au plus haut du chaos urbain, dans 70% des crimes de sang, le meurtrier était sous l'emprise du crack (aujourd'hui le nombre de meurtres à YC a été divisé par 5 et est revenu au niveau de 1967). La série culte "the wire" à Baltimore est à ce sens un témoignage fidèlement effrayant de la situation dans ces quartiers. 


  • La question noire 

% de population noire - US Census 2011
Les Etats Unis sont tels qu'ils sont et on est d'abord membre d'une communauté ethnique avant d'être citoyen américain. Les statistiques sont donc "ethniques" et permettent d'analyser certains phénomènes. 

J'ai essayé de comprendre le lien entre l'histoire des afro américains et les développements urbains. En effet, dans toutes les villes citées, la population urbaine est majoritairement noire alors que ce sont les Etats du Sud des Etats Unis qui ont la plus grande proportion d'afro américains (cf . carte ci dessus). 

En début de 20ème siècle puis après guerre, les afro américains ont quitté massivement le sud des Etats Unis pour aller s'installer dans les villes industrielles du nord des Etats Unis. 
C'est le phénomène de la grande migration. Les deux vagues représentent respectivement  1,6 millions de citoyens et 5-6 millions de citoyens afro américains.

C'est l'époque où Harlem est devenu un quartier noir (l'âge d'or se situait juste avant la grande crise de 29). Les populations afro américaines ont été les premières victimes de la paupérisation des centres villes et sont restées dans les centres urbains délaissés. 


Racial Distribution East Coast US Census 2011

Philadelphia Black Population in blue US census 2011 
Detroit Black Population In Blue US census 2011

Baltimore Black Population in blue US census 2011 
Lors de la désindustrialisation, ce sont les populations noires qui se sont trouvées les plus touchées et surtout les moins mobiles géographiquement et socialement. Aujourd'hui, les territoires urbains sont encore très marqués par ces deux phénomènes croisés. La densité de population afro américaine correspond de manière étonnante aux limites administratives (pour Detroit c'est flagrant).  


Dans le patchowork cuturel et ethnique new yorkais, on retrouve ces phénomènes de concentration de population afro américaines, à Harlem mais surtout à Brooklyn. Lorsque l'on regarde les revenus des ménages, c'est aussi très frappant. 




Les courbes sont inversées: 
- pour les noirs et les hispaniques, il y a beaucoup de ménages pauvres et peu de riches, la courbe décroit. 
- pour les blancs, c'est l'inverse

Répartition des revenus Philadelphia US Census 2011
Sur l'exemple de Philadelphie, c'est aussi criant. L'hyper centre est très riche (les business men), le centre/1ère couronne est très pauvre (les afro américains), la 2ème couronne périurbaine est très riche (les blancs protestants). 


Ces statistiques sont d'ailleurs très stables.  Les Etats Unis sont un très beau pays mais il perdure une violence sociale forte et une discrimination de fait. 

D'un autre point de vue, c'est de ce chaos et du Ghetto qu'ont pu naître des formes de cultures radicalement nouvelles et le New York des années 70-80 a été le creuset destroy de nombres de mouvement artistiques. 






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